Ancré au nord-est de Besançon, l’écoquartier des Vaites est un projet urbain qui veut allier développement urbain raisonné et valorisation du patrimoine naturel. Sa situation, à proximité directe de la forêt de Chailluz et des axes naturels qui relient la ville à la nature, en fait un territoire où l’eau est omniprésente. La question des lacs, comme leviers d’attractivité paysagère, s’y pose tout naturellement.
À l’échelle européenne, un site comme celui des Vaites s’inscrit dans les grandes tendances urbaines actuelles. Les aménageurs cherchent à exploiter la trame bleue (cours d’eau, rivières, plans d’eau) pour réintroduire la nature en ville et offrir un cadre de vie attractif face au vieillissement des villes bétonnées (source : Cerema).
La création ou la restauration de lacs urbains ne se limite pas à la simple présence d’eau. Elle modifie en profondeur la perception du quartier :
L’apport des lacs ne se voit pas seulement, il se vit. Selon une étude d’Interreg Europe, les habitants installés à moins de 300 mètres d’un plan d’eau urbain sont 40 % à se déclarer plus satisfaits de leur environnement que ceux vivant dans le même quartier sans accès visuel à l’eau (source : Interreg Europe, Urban Green and Blue Infrastructure, 2021).
Un écoquartier, ce n’est pas qu’une affaire de label vert ou d’immeubles à basse consommation énergétique. C’est aussi, concrètement, un objectif de reconquête de la biodiversité urbaine. Les lacs y jouent un rôle moteur :
D’après l’Agence française pour la biodiversité, l’intégration d’un réseau de petits lacs et mares urbaines permet de restaurer jusqu’à 30 % des habitats initialement dégradés, bien au-delà de la simple plantation d’arbres (source : OFB, Trame verte et bleue).
Les lacs dans un écoquartier ne profitent pas qu’aux oiseaux. Ils deviennent des espaces hybrides entre nature, sport et pause sociale. Voici quelques usages majeurs observés dans des quartiers pilotes :
Le retour d’expérience de l’écoquartier de la Cartoucherie à Toulouse montre qu’un plan d’eau attire spontanément tous les âges, des poussettes du matin aux étudiants du soir. L’eau fédère autour d’usages sobres, loin des équipements coûteux et rarement utilisés.
Loin d’être un simple atout esthétique, le lac urbain devient un outil face aux fortes chaleurs et aux épisodes pluvieux extrêmes. Plusieurs villes françaises l’ont intégré à leurs stratégies :
Des chiffres concrets : le lac de la Maourine à Toulouse absorbe jusqu’à 2 100 m³ d’eau lors d’un orage, réduisant d’autant la pression sur les canalisations (source : Toulouse Métropole).
Implanter un (ou des) lac(s) dans un quartier neuf, cela ne s’improvise pas. Les exemples en France le prouvent : si la place de l’eau est mal pensée au départ, on court vers l’échec. Points de vigilance :
Des villes comme Chambéry (lac du Verney) ou Dijon (lac Kir) servent aujourd’hui de modèles : la réussite de leur intégration paysagère repose sur le mélange de nature spontanée, d’équipements sobres et d’une gestion continue, rarement visible mais indispensable.
Mettre l’eau et les lacs au cœur du projet Vaites, c’est parler à la fois à l’imaginaire, à la santé et à la qualité de vie. Les retours d’autres villes le prouvent à chaque saison. L’usage partagé de la nature, qu’il s’agisse de pêche douce, de balades, d’observation de la biodiversité ou de pause en famille, nourrit l’attachement au quartier et freine l’urbanisation grise.
Dans le contexte des Vaites, l’intégration bien pensée et gérée des lacs peut faire de l’écoquartier bien plus qu’une juxtaposition de logements et d’espaces verts. Elle offre une matrice vivante où se croisent nature, climat, diversité sociale et usages quotidiens. Les chiffres parlent, les retours terrain aussi : l’attractivité paysagère des quartiers d’eau tire la ville vers un avenir désirable et habité, pour tous.