Le projet d’aménagement des Vaites à Besançon concerne près de 34 hectares, dont une partie accueille des zones humides et des plans d’eau (source : Site de la Ville de Besançon). Au cœur du projet : la préservation du patrimoine naturel, la mixité sociale et la création de nouveaux espaces de vie. L’opération prévoit à terme :
L’objectif assumé : ouvrir ces plans d’eau au public tout en préservant leur diversité écologique. Cela implique des usages encadrés, favorisant bien-être, sport et découverte de la nature.
Les documents consultatifs et études d’impact donnent la tendance. La Ville mise sur un aménagement « à la carte », pour concilier loisirs et respect de la biodiversité.
Ces dispositifs visent à canaliser la fréquentation, éviter les dérangements des zones sensibles, tout en permettant des expériences riches et variées.
La question de la pêche de loisir revient régulièrement lors des ateliers urbains et réunions publiques. La Fédération de Pêche du Doubs (FDPPMA 25) a plaidé pour l’ouverture raisonnée de certaines berges, du moins sur une partie des lacs, pour garantir :
À noter : ces lacs sont d’origine anthropique, issus de remblais ou d’anciennes gravières, et leur biotope évolue constamment. Les expertises menées en 2022 ont révélé la présence de poissons blancs, mais aussi une bonne diversité de macro-invertébrés (source : Rapport sectoriel d’impact, Géo-écologie SIGMA).
De tels dispositifs sont déjà en place dans plusieurs écoquartiers français (cf. Ile-de-France : Parc du Sausset, Lyon Confluence), avec des retours positifs sur le dialogue pêcheurs/riverains.
Les futurs riverains et visiteurs sont déjà nombreux à souhaiter pratiquer d’autres loisirs « actifs » que la pêche :
Les enjeux de cohabitation sont donc pris au sérieux par la Ville, qui promet une concertation continue avec les clubs locaux, associations et usagers pour adapter les horaires, les flux et les surfaces attribuées à chaque pratique.
C’est le socle du projet. 2020-2023 a vu plusieurs associations naturalistes (LPO Franche-Comté, FNE Bourgogne-Franche-Comté) réaliser des inventaires :
Conséquence : des « refuges naturels » seront strictement interdits d’accès au public une partie de l’année (frayères, roselières). Tout aménagement sera précédé de diagnostics écologiques, et une zone de quiétude couvrira près de 2 hectares, soit presque 30 % des zones humides du quartier.
Les lacs des Vaites sont aussi conçus comme lieux d’apprentissage :
Ce type d’offre s’inspire de réussites telles que le Parc de la Deûle à Lille ou le lac de la Bergeonnerie à Tours.
L’expérience des autres écoquartiers montre que l’attractivité peut générer des conflits d’usages ou des pressions inattendues. Aux Vaites, plusieurs mesures sont prévues :
L’objectif affiché par la municipalité : éviter « l’overdose » qui transforme un lac en autoroute à promeneurs ou en « plage urbaine » surchargée en été, comme vu par endroits (exemple : Lac du Crès dans l’Hérault).
L’avenir des lacs de l’écoquartier des Vaites s’écrit d’abord dans l’écoute : celle de la nature, celle des habitants, celle des multiples usages récréatifs. La réussite du projet dépendra de la capacité à tester, ajuster, dialoguer. Les plans d’eau urbains bien gérés ailleurs en France démontrent qu’une cohabitation respectueuse est possible. C’est le pari des Vaites : transformer un espace sensible en écrin de vie partagée, où la pêche, la balade, le sport et la contemplation sont des alliés — jamais des adversaires.
À suivre, la concertation publique en 2024 : chacun pourra encore influer sur les priorités. Y participer, c’est déjà s’approprier le lac de demain.
Sources : Ville de Besançon (documents d’urbanisme), Fédération de Pêche du Doubs, FNE Bourgogne-Franche-Comté, LPO Franche-Comté, Géo-écologie SIGMA, presse locale (L’Est Républicain), sites officiels des écoquartiers du Sausset, Confluence, Parc de la Deûle.